Après la récente flambée pétrolière, que faire de Total et des sociétés de services pétroliers?

(Crédits photo: Adobe Stock -)

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Littéralement massacrés depuis le début de l’année en bourse, les stocks de pétrole et d’essence ont profité de la hausse du prix du pétrole favorisée par les annonces de vaccins contre Covid-19. Doit-on parier sur le secteur?

En novembre, les actions se sont envolées, même si pour certaines d’entre elles cela a signifié l’annulation des pertes du premier semestre. Le total gagnait encore 32% en un mois début décembre (contre + 16% le 8 décembre). La grande compagnie pétrolière a donc profité de la hausse du prix du pétrole brut (près de 50 $ le baril pour le Brent, 45 $ pour le pétrole de schiste) puis Les statistiques de l’activité manufacturière chinoise en novembre sont meilleures que prévu. Il est à noter que la Chine est le deuxième plus grand consommateur de pétrole au monde derrière les États-Unis.

Dans la foulée, les valeurs des services pétroliers comme TechnipFMC, CGG et Vallourec ont également profité de la hausse rapide du pétrole. Et malgré la nouvelle baisse du prix de l’or noir en début de semaine en raison des inquiétudes sur l’évolution de la crise sanitaire, Vallourec gagne encore 98% (contre 113% il y a une semaine). En revanche, CGG se dévisse à nouveau. + 43% pendant un mois le 8 décembre, puis une baisse de 4% sur les 7 derniers jours.

Prolongation du contrat Opep +

L’augmentation de ces dernières semaines a également été alimentée par l’annonce d’une prolongation de l’accord de réduction du pétrole dans les pays de l’OPEP +, rappelant ainsi le rôle régulateur de l’organisation en temps de crise. Cependant, «la décision de l’OPEP pourrait ne pas suffire et nous pourrions voir les prix du pétrole reculer. Si ces derniers mois la demande de pétrole s’est redressée, c’est surtout parce qu’un grand nombre de raffineries, principalement chinoises, en ont profité pour stocker du pétrole alors que les prix étaient au plus bas », prévenait-il, il y a quelques jours à peine, Benjamin Louvet, des matières premières manager chez OFI Asset Management.

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Depuis le lundi 7 décembre, moins d’une semaine après la réunion OPEP +, le baril de Brent a rechuté en raison des inquiétudes sur la crise sanitaire. L’incertitude actuelle rend donc difficile la modélisation des perspectives de demande. Preuve de l’évolution du contexte, les 13 États membres du cartel et leurs alliés dirigés par la Russie ont accepté de se réunir tous les mois pour ajuster leur politique au-delà de janvier mais que l’augmentation mensuelle de la production ne dépasserait pas 500 000 barils par jour. Car, si les vaccins permettent une clarification de notre horizon, les inconnues sont nombreuses quant à leur efficacité, leur diffusion massive. Par ailleurs, on peut s’interroger sur la reprise du trafic aérien (qui représente 8% de la demande mondiale de pétrole) à court et moyen terme.

Total pour le dividende, prudence sur les services pétroliers

Cependant, estime Benjamin Louvet, «si le marché pétrolier reste compliqué dans un univers incertain, les actions des majors pétrolières ont des niveaux de rentabilité et de dividendes très élevés». Total offre toujours un rendement de plus de 7%. Et grâce au passage aux énergies renouvelables, les industries pétrolières devraient bénéficier de nouveaux moteurs de croissance, qui devraient leur permettre de maintenir des taux de dividende élevés.

En outre, même si le pétrole est moins à la mode en raison d’un virage politique et social vers les énergies renouvelables, l’or noir domine encore largement le paysage énergétique mondial. En revanche, le directeur de l’OFI se veut assez prudent sur les services pétroliers. «Si ces valeurs peuvent évoluer vers d’autres activités, elles trouveront certainement de nouvelles sources de croissance, mais pour le moment nous n’en sommes pas encore là». Pariez-vous sur eux? « Oui, si nous recherchons un pari risqué, alors il pourrait y avoir un grand potentiel. »

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D’autant qu’il ne peut être exclu que les prix reprennent leur hausse une fois la crise sanitaire passée. Le problème du manque d’investissement dans le pétrole n’est pas nouveau, à la fois dans le pétrole conventionnel et dans le pétrole de schiste. Mais elle s’est évidemment aggravée avec la crise du Covid-19 qui a provoqué une chute spectaculaire des prix au plus fort de la crise.

La production a culminé en 2008

Dans ce contexte, l’avenir du pétrole de schiste non conventionnel soulève des questions. «Aux États-Unis, l’investissement avait déjà ralenti chez les producteurs de pétrole de schiste, et ce bien avant la crise. Cependant, les compagnies pétrolières doivent constamment forer de nouveaux puits pour maintenir leur extraction car la production d’un puits de pétrole non conventionnel diminue très rapidement « , rappelle Benjamin Louvet. En mars (au plus fort de la crise) 700 puits ont été forés contre 283. La production de pétrole de schiste pourrait augmenter de 6 à 7 millions de barils par jour en 2021, contre 13 millions de barils par jour début 2020.

A cela, il faut ajouter que la production mondiale de pétrole conventionnel a culminé en 2008, à 69 millions de barils par jour et est en baisse depuis lors, selon l’Agence internationale de l’énergie. Une forte reprise de l’activité économique mondiale après la crise de Covid devrait déclencher une forte reprise de la demande de pétrole. Le manque d’investissements tant dans le conventionnel que dans le schiste aurait donc un impact sur la hausse des prix. De quoi offrir de bonnes perspectives de hausse pour les actions pétrolières. Un scénario cependant conditionné par une forte reprise de l’activité.

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SB

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