La Belgique a refusé d’extrader l’ancien président équatorien Rafael Correa, ont annoncé vendredi ses avocats après que Bruxelles lui a récemment accordé l’asile.
L’ancien dirigeant socialiste a été condamné par contumace à huit ans de prison dans son pays d’origine, en raison de politiques de paiement au jeu qui impliquaient d’accepter des fonds pour sa campagne électorale de 2013 en échange de contrats d’État d’une valeur d’environ 7 millions de dollars.
Après avoir quitté son emploi en 2017, Correa a déménagé dans la ville natale de sa femme, la Belgique, où il vit depuis.
La décision d’asile de la Belgique a été rendue publique le 22 avril, la même semaine que le président de la Cour nationale de justice de l’Équateur a signé sa demande d’extradition.
« Le ministère belge de la Justice confirme maintenant (…) qu’il ne se conformera pas à la demande d’extradition de l’Équateur », lit-on dans un communiqué du cabinet d’avocats Jus Cogens.
« La Belgique refusera également de coopérer avec la justice équatorienne dans le cadre de procès politiques », a-t-il ajouté.
Correa, qui a insisté sur son innocence, a déclaré à l’Agence France-Presse (AFP) que la décision d’asile de la Belgique montrait qu’il y avait un agenda politique derrière sa « persécution ».
« Il n’y a pas de justice en Equateur, tout est corrompu », a déclaré l’homme de 59 ans en avril.
Selon la justice équatorienne, Correa et plusieurs anciens responsables gouvernementaux et hommes d’affaires ont participé au programme de corruption, l’ancien président étant impliqué dans le versement de plus de 6 000 dollars sur son compte privé, qui, selon lui, était un prêt. .
Correa fait également l’objet d’un mandat d’arrêt pour l’enlèvement en 2012 d’un politicien colombien de l’opposition.
Le ministre équatorien des Affaires étrangères, Juan Carlos Holguin, a déclaré aux journalistes qu’il n’y avait pas de persécution politique dans son pays.
« Tout citoyen qui passe par le système judiciaire équatorien a droit à un procès équitable », a-t-il déclaré.
Selon le World Justice Project indépendant, l’Équateur s’est classé 92e sur 139 pays dans l’indice de l’état de droit de l’année dernière.