La France enquête sur les Juifs pendant les campagnes électorales de l’extrême droite Zemmour

L’autorité française de protection de la vie privée enquête sur la légalité d’un SMS signé par le candidat à la présidence Eric Zemmour qui a été envoyé à « environ 10 000 » juifs vendredi, dernier jour de la campagne.

La Commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL) a confirmé lundi être en contact avec l’équipe de Zemmour par SMS, adressé aux « Français de confession juive ».

Lien vers une page web créée à partir de l’extrême droite de Zemmour Reconquête (Reconquête), le message évoquait le problème de l’antisémitisme en France, et plus particulièrement le terrorisme islamiste et la « racaille » qui « ruine la vie » des juifs.

Il a également précisé le manifeste électoral de Zemmour concernant la communauté juive et son opposition à l’interdiction française de l’abattage rituel des animaux.

Informations sur le courtier

Un des leaders de la campagne Zemmour il a dit à BFMTVqui a publié l’histoire pour la première fois, qu’un courtier en données personnelles – quelqu’un qui achète des bases de données pour les agréger ou les vendre – avait été utilisé pour obtenir les informations.

L’équipe de Zemmour aurait demandé au courtier de cibler les personnes qui ont manifesté de l’intérêt pour l’antisémitisme en France et en Europe sur la base de données collectées sur des blogs, des sites d’actualités et des newsletters.

Le directeur de campagne a nié que Zemmour ait acheté une base de données qui désignait explicitement ces personnes comme « juives ».

L’utilisation d’une base de données pour contacter des personnes en fonction de leurs convictions religieuses dans le cadre de la propagande politique est interdite par la loi française.

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Règlement CNIL déclarer « le traitement de données personnelles révélant … des convictions religieuses est interdit » sauf consentement explicite afin que ces données puissent être utilisées pour « une ou plusieurs finalités spécifiques ».

La violation de ces règles peut entraîner un avertissement formel, une amende pouvant aller jusqu’à 20 millions d’euros ou même une peine d’emprisonnement pouvant aller jusqu’à cinq ans.

Détermination du consentement

« La question sera désormais de savoir si la sélection d’une base de données basée sur un intérêt pour l’antisémitisme – qui conduit à la diffusion d’un message adressé explicitement à la communauté juive – s’apparente à une propagande politique basée sur la religion », Oriana Labruyère, avocate spécialisé dans le secteur numérique, a-t-il confié à BFM.

« Tous ceux qui ont reçu ce SMS auraient dû donner leur accord pour être contactés par l’équipe d’Eric Zemmour. »

Des militants de Reconquête ont déclaré à BFM avoir « reçu des assurances » du courtier que les personnes visées par le message avaient consenti à partager leurs données.

Zemmour a obtenu un peu plus de 7% des voix dimanche premier tour Élections présidentielles.

Le scrutin, le 24 avril, opposera le président sortant Emmanuel Macron à son adversaire d’extrême droite Marine Le Pen.

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