Madame la Présidente,
Je remercie le Représentant spécial pour sa présentation et pour son travail à la tête de la MINUSCA. Je remercie le président de la Configuration nationale de la Commission de consolidation de la paix pour sa présentation. Enfin, je salue la présence parmi nous du Ministre des affaires étrangères de la République centrafricaine.
La situation reste très fragile.
La France condamne la multiplication des attentats commis par des groupes armés contre des civils, les Forces armées centrafricaines et la MINUSCA ces dernières semaines. Ces attaques nous rappellent la nécessité pour le processus de paix de produire des résultats tangibles.
La France soutient les efforts des autorités centrafricaines, avec le soutien de la MINUSCA et des pays de la région, pour mettre en œuvre l’Accord politique pour la paix et la réconciliation et la feuille de route de Luanda. Il se félicite du récent désarmement de quatre groupes armés et espère que cela créera un élan pour les négociations avec d’autres groupes. L’existence de réelles opportunités socio-économiques et la protection des combattants démobilisés sont essentielles pour la réussite du processus DDRR.
L’appui des pays de la région, de l’Union africaine, de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale et de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs est essentiel pour l’avancement du processus de paix en République centrafricaine. La France se félicite de la récente rencontre à Luanda entre le président Touadéra, le président tchadien de la transition et le président angolais.
Des progrès ont été réalisés dans la lutte contre l’impunité et dans la justice transitionnelle. Cette progression doit se poursuivre. La France se félicite de la prorogation du mandat du Tribunal pénal spécial, qui a rendu son premier verdict, et du démarrage des travaux de la Commission vérité, justice, réparation et réconciliation.
Cependant, nous restons très préoccupés par l’augmentation des violations des droits de l’homme, comme l’indique le rapport du Secrétaire général. Nous condamnons fermement les exactions commises contre les civils par les groupes armés, mais aussi par les Forces armées centrafricaines et les mercenaires de Wagner, responsables de la plupart des violations documentées dans ce rapport.
Madame la Présidente,
La paix en République centrafricaine ne peut progresser que dans un climat politique apaisé, ouvert et démocratique. Ces derniers mois, les atteintes à l’État de droit et à l’indépendance des institutions judiciaires se sont multipliées. Les restrictions à l’espace civique, les menaces persistantes contre l’opposition et la société civile et la prolifération des discours de haine sont très préoccupantes. Un dialogue véritablement inclusif est nécessaire, dans lequel toutes les voix, y compris celles des jeunes et des femmes, doivent être entendues. C’est une condition du succès des élections locales.
Dans ce contexte, l’action de la MINUSCA est plus que jamais nécessaire pour accompagner la République centrafricaine sur le chemin de la paix et de la réconciliation. La France se félicite du dialogue entre la mission et les autorités centrafricaines. Elle a conduit à la levée de l’interdiction des vols de nuit. Nous appelons la République centrafricaine à lever l’interdiction d’utilisation des drones, indispensables à la sécurité des Casques bleus.
Enfin, je tiens à vous redire, Madame la Représentante spéciale, tout le soutien de la France à votre action et notre gratitude pour le professionnalisme et le dévouement des personnels de la MINUSCA.
Merci.