L’Arabie saoudite, dépendante du pétrole, s’interroge sur l’engagement « net zéro »

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Dubaï (AFP)

Ils ont remis en cause les projets du premier exportateur mondial de pétrole d’augmenter sa capacité de production malgré l’engagement, et Greenpeace a émis des doutes sur le moment de l’annonce de samedi.

Le chien de garde a accusé l’Arabie saoudite, l’un des plus gros pollueurs au monde, d’avoir tenté de détourner les critiques lors du sommet sur le changement climatique COP26 de la semaine prochaine à Glasgow.

Avec l’urgence mondiale croissante de limiter le réchauffement climatique, la COP26 vise à mettre le monde sur la voie du zéro net d’ici le milieu du siècle.

« Nous nous interrogeons sur la gravité de cette annonce, car elle intervient en parallèle avec des plans pour que le royaume augmente sa production de pétrole », a déclaré Ahmad El Droubi, directeur de campagne de Greenpeace MENA, dans un communiqué.

La compagnie pétrolière d’État saoudienne Aramco a déclaré ce mois-ci qu’elle prévoyait d’augmenter sa capacité de production de 12 millions à 13 millions de barils par jour d’ici 2027.

L’engagement net zéro de Riyad « semble être simplement une mesure stratégique pour soulager la pression politique avant la COP26 », a déclaré El Droubi.

Pour Ben Cahill, senior fellow au Center for Strategic and International Studies, le royaume « devra donner un énorme coup de pouce à l’efficacité énergétique et à la décarbonation du secteur énergétique ».

L’Arabie saoudite a également déclaré qu’elle se joindrait à un effort mondial visant à réduire les émissions de méthane – un autre gaz qui réchauffe la planète – de 30 % d’ici 2030, tandis qu’Aramco s’est engagée à devenir une entreprise à zéro émission de carbone d’ici 2050.

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Les Nations Unies affirment que plus de 130 pays se sont fixés ou envisagent de réduire à zéro les émissions de gaz à effet de serre d’ici le milieu du siècle, un objectif « impératif » pour préserver un climat vivable.

La neutralité carbone est un équilibre entre l’émission de carbone et l’absorption de carbone de l’atmosphère.

L’engagement saoudien de samedi est intervenu après que les Émirats arabes unis voisins, également l’un des plus grands exportateurs de pétrole au monde, ont déclaré qu’ils visaient la neutralité carbone d’ici 2050. Bahreïn, qui exporte du pétrole raffiné, a fait une promesse similaire dimanche à l’Arabie saoudite.

Huile d’eau

L’Arabie saoudite, le plus grand producteur de pétrole brut de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole, puise également beaucoup dans le pétrole et le gaz naturel pour répondre à sa demande croissante d’énergie et dessaler son eau.

Le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane prononce un discours lors de la cérémonie d'ouverture du forum de l'Initiative verte saoudienne le 23 octobre 2021 à Riyad, la capitale saoudienne
Le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane prononce un discours lors de la cérémonie d’ouverture du forum de l’Initiative verte saoudienne le 23 octobre 2021 à Riyad, la capitale saoudienne Fayez Nureldine AFP / Dossier

Le royaume ensoleillé du désert, 34 millions d’habitants, est estimé à émettre environ 600 millions de tonnes de dioxyde de carbone par an, soit plus que la France (67 millions d’habitants) et un peu moins que l’Allemagne (83 millions d’habitants).

Le prince héritier et dirigeant de facto Mohammed bin Salman, qui a fait cette annonce samedi, a annoncé en 2016 sa Vision 2030 pour mettre fin à la dépendance de l’Arabie saoudite au pétrole en diversifiant l’économie par le biais d’investissements étrangers, d’opportunités commerciales et d’autres mesures.

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Mais l’initiative de grande envergure a été encore compliquée par le coronavirus et la chute des prix du pétrole brut, et le pétrole représente toujours plus de 70% de la valeur des exportations du royaume.

Dans son annonce de samedi, l’Arabie saoudite a également annoncé son intention d’investir dans « de nouvelles sources d’énergie, dont l’hydrogène ».

Cependant, l’hydrogène « maintient le statu quo de la dépendance aux combustibles fossiles », qui sont utilisés dans sa production, a déclaré El Droubi. Il a exhorté les Saoudiens à « donner la priorité à l’élimination progressive des combustibles fossiles et à leur remplacement par des énergies renouvelables ».

En attente de détails

Dans son annonce, le prince héritier visait à réduire les émissions de carbone de 278 millions de tonnes par an d’ici 2030 et a déclaré que plus de 450 millions d’arbres seraient plantés dans la première phase d’un plan visant à faire croître des milliards au cours des prochaines décennies. .

L’objectif de neutralité carbone d’Aramco d’ici 2050 n’inclut que les émissions de ses propres opérations. Selon Bloomberg, plus de 80 % des émissions totales de l’entreprise proviennent des clients qui brûlent ses combustibles fossiles.

Les annonces saoudiennes ont été saluées par le Premier ministre britannique Boris Johnson, invité de la COP26.

Il a déclaré que « l’engagement fondamental d’atteindre zéro émission nette d’ici 2060 est un pas en avant important ».

Le président de la COP26, Alok Sharma, s’est également félicité de la nouvelle, ajoutant: « J’ai hâte d’entendre les détails. »

« La combustion directe de pétrole brut dans la production d’électricité devra être progressivement supprimée et les énergies renouvelables devront progressivement remplacer le gaz », a-t-il déclaré à l’AFP.

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