Le Français Macron fait face à des votes de censure sur la refonte des retraites

PARIS – Le président français Emmanuel Macron devrait faire face à des votes de défiance au début de la semaine prochaine visant à renverser son gouvernement et à tuer sa refonte du système de retraite français.

Un groupe de législateurs centristes opposés à Macron a déposé vendredi une motion de censure avec le soutien d’au moins 58 membres de l’Assemblée nationale, la chambre basse du parlement. Le Rassemblement national d’extrême droite a également présenté vendredi sa motion de censure contre le gouvernement.

Ces mesures sont intervenues moins de 24 heures après que le gouvernement Macron a invoqué des pouvoirs constitutionnels spéciaux pour approuver une augmentation de l’âge de la retraite en France sans l’approbation de l’Assemblée nationale de 577 membres.

La motion de censure menée par le groupe centriste a obtenu le soutien du NUPES, une coalition de gauche composée de socialistes, de communistes et de verts. Le leader d’extrême gauche Jean-Luc Mélenchon a déclaré vendredi que la NUPES avait décidé de voter en faveur de la motion des centristes plutôt que de déposer la sienne pour augmenter ses chances d’approbation.

La question de savoir si l’alliance de centre-gauche aura suffisamment de voix à l’Assemblée nationale pour renverser le gouvernement de Macron dépend des autres législateurs qui soutiennent la mesure.

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Marine Le Pen, chef du Rassemblement national, le plus grand parti d’opposition à l’Assemblée nationale, a déclaré que son parti soutiendrait tout vote de défiance contre le gouvernement Macron.

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La survie du gouvernement Macron dépendra probablement des Républicains, le parti conservateur de l’establishment français. Les législateurs Les Républicains détiennent l’équilibre du pouvoir dans une chambre fortement divisée de l’Assemblée nationale.

Le leader des Républicains, Eric Ciotti, soutient le relèvement de l’âge de la retraite et a déclaré qu’il ne soutiendrait pas une motion de censure. Un groupe de membres dissidents au sein du parti s’oppose cependant au plan de Macron et on ne sait pas combien d’entre eux voteront en faveur des motions. Au moins 27 des 61 députés des Républicains qui siègent à l’Assemblée nationale devraient voter contre le gouvernement pour le forcer à démissionner.

Le Parti Renaissance pro-business de Macron compte 170 sièges à l’Assemblée nationale et fait partie d’une coalition plus large qui comprend des partis de centre-droit et dont le nombre total de sièges s’élève à 250.

Mme Le Pen a cherché à accroître la pression sur les conservateurs, affirmant qu’un refus de soutenir le vote de censure signifierait qu’ils soutiendraient le projet de loi sur les retraites, qui est largement impopulaire auprès des Français et a suscité près de deux mois de manifestations à l’échelle nationale.

« Tous les législateurs des Républicains qui ne voteront pas la censure laisseront en fait passer la réforme des retraites », a écrit vendredi Mme Le Pen dans un message sur Twitter.

Photo : Reuters/Stephane Mahé

Vendredi, des centaines de manifestants ont momentanément bloqué le périphérique parisien, alors que quelques dizaines de personnes se sont précipitées sur les quais de la gare principale de Bordeaux, dans le sud-ouest de la France. Quelques milliers de manifestants sont descendus dans les rues de Rennes, une ville de l’ouest de la France. Les syndicats appellent à de nouvelles manifestations nationales le 23 mars.

Les efforts de Macron pour faire passer l’âge de la retraite de 62 à 64 ans d’ici 2030 sont au cœur de son plan de refonte du système de retraite du pays.

La refonte était un élément majeur de la campagne de réélection de Macron l’année dernière. Il a fait valoir que c’est le seul moyen de préserver le système de retraite français sans augmenter les impôts ni augmenter la dette du pays.

Le ministre du Travail Olivier Dussopt a déclaré en septembre que si un vote de censure réussissait, Macron dissoudrait l’Assemblée nationale, déclenchant de nouvelles élections législatives. De quoi donner des frissons dans les rangs des Républicains, en pleine crise d’identité.

Interrogé jeudi par des journalistes pour savoir s’il voterait en faveur de la motion de censure avancée par le groupe centriste, le député Les Républicains Aurélien Pradié a répondu : « Je ne l’exclus pas ».

Écrivez à Noemie Bisserbe à [email protected] et à Matthew Dalton à [email protected]

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