Vue générale de l’hémicycle alors que le ministre français du Travail, de l’Emploi et de l’Intégration Olivier Dussopt prononce un discours lors d’un débat sur le plan de réforme des retraites du gouvernement français à l’Assemblée nationale à Paris, France le 6 février 2023. Photo de Sarah Meyssonnier/REUTERS
PARIS (AP) – Le Sénat français a commencé jeudi à discuter du régime de retraite contesté du président Emmanuel Macron, et le gouvernement centriste espère trouver un compromis avec les membres conservateurs de la chambre haute du Parlement pour faire adopter le projet de loi.
Macron s’est engagé à aller de l’avant avec le projet de loi, qui vise à relever l’âge minimum de la retraite du pays de 62 à 64 ans d’ici 2030, malgré les manifestations nationales, les grèves et les sondages d’opinion montrant constamment que la majorité des Français s’opposent au changement.
Les syndicats et les organisations de jeunesse se sont engagés à « arrêter la France » lors de la prochaine manifestation, prévue le 7 mars.
Le débat de deux semaines à l’Assemblée nationale le mois dernier a été marqué par des tempéraments enflammés et des milliers d’amendements proposés principalement par l’opposition de gauche, empêchant les législateurs d’examiner l’intégralité du projet de loi.
Au Sénat, dominé par les membres du parti républicain, la législation devrait recevoir un accueil plus positif. Les sénateurs conservateurs poussent depuis des années à relever l’âge minimum de la retraite.
Le ministre du Travail Olivier Dussopt a affirmé jeudi que le système de retraite français serait déficitaire d’ici 10 ans « si nous ne faisons rien ».
Macron a fait de la refonte du système de retraite une priorité absolue de son second mandat. Dussopt a décrit la législation à l’étude comme « une promesse tenue » par le gouvernement du président.
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« Mener cette réforme, c’est aussi avoir le courage de la faire et d’affronter ses difficultés », a déclaré le ministre au début du débat.
Le chef des sénateurs des Républicains, Bruno Retailleau, a déclaré dans une récente interview au journal Le Parisien que « nous voulons voter » pour le projet de loi « après avoir apporté des modifications ».
Les sénateurs conservateurs proposent un amendement pour accorder une prime de retraite de 5 % aux mères qui travaillent. Les représentants du gouvernement ont déclaré qu’ils étaient ouverts à la discussion de l’inclusion d’une telle mesure.
Les sénateurs républicains soutiennent également la création d’un contrat spécial pour inciter les entreprises à garder ou à embaucher des travailleurs âgés proches de la retraite, en échange du paiement d’une baisse d’impôts.
Le débat devrait durer jusqu’à la fin de la semaine prochaine.
Si le projet de loi est approuvé par le Sénat, il continuera à cheminer dans le processus législatif complexe de la France.
Une commission composée de législateurs des deux chambres du parlement cherchera ensuite un accord potentiel sur une version conjointe du texte, qui sera éventuellement présentée pour approbation à l’Assemblée nationale puis au Sénat plus tard ce mois-ci.
L’alliance centriste de Macron détient le plus de sièges à l’Assemblée nationale mais a perdu sa majorité lors des élections législatives de l’année dernière. Il doit donc compter sur le soutien de la droite pour pouvoir faire adopter le projet de loi.
Pourtant, certains législateurs républicains ont publiquement exprimé leur désaccord et déclaré qu’ils ne l’adopteraient pas, ce qui rend difficile de prédire le résultat d’un vote à l’Assemblée nationale.
Une autre option pour le gouvernement serait d’utiliser un pouvoir constitutionnel spécial pour forcer le projet de loi sans vote : un choix risqué compte tenu d’une telle décision serait très impopulaire.
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Vue générale de l’hémicycle alors que le ministre français du Travail, de l’Emploi et de l’Intégration Olivier Dussopt prononce un discours lors d’un débat sur le plan de réforme des retraites du gouvernement français à l’Assemblée nationale à Paris, France le 6 février 2023. Photo de Sarah Meyssonnier/REUTERS