quand la transidentité est révélée depuis l’enfance

, publié le mardi 15 décembre 2020 à 08:42

Sasha et Lilie: deux petites filles, nées dans des corps de garçon, sont devenues en quelques semaines les visages d’une transidentité qui gagne en visibilité dans la société et se révèle très souvent depuis l’enfance.

Dans le documentaire « Petite fille » de Sébastien Lifshitz, qui a impressionné Arte, Sasha, née dans le corps d’un garçon, est filmée dans son quotidien, en famille, à l’âge de 8 ans. Déjà à 4 ans, explique sa mère, Sasha a déclaré: « Quand je serai grande, je serai une fille ».

Lors de sa première rencontre avec son pédopsychiatre, il dit simplement qu’il est « une fille », né un « garçon ».

Lilie, une fillette de 8 ans aux boucles blondes, qui s’appelait Baptiste, a témoigné sur plusieurs télévisions en début d’année scolaire: «Un soir j’ai dit à maman: je suis une petite fille.

Sasha et Lilie sont loin d’être seules: Valérie (qui a demandé l’anonymat) a créé le blog Ma fille veut être un garçon. Sa petite Marion « n’a jamais égalé l’image classique des filles », a-t-elle déclaré à l’AFP. Quand il avait 6 ans, il a appelé ses parents: « J’aurais aimé m’appeler Max ». Valérie se souvient de son « angoisse »: « Que faites-vous si vous avez un enfant trans? Est-ce que d’autres enfants le disent? »

Marion a maintenant 10 ans et il y a un an a dit qu’elle voulait suivre un traitement pour arrêter la puberté. «Il n’est pas question pour elle d’avoir des seins», dit sa mère. Garçon ou fille: Marion est actuellement « moins binaire », « ce n’est plus si clair », explique Valérie, qui prendra rendez-vous avec des médecins spécialistes dès les premiers signes de puberté.

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– « Malaise » –

«On parle de plus en plus d’enfants trans», explique Clémence Zamora-Cruz, de l’association Beyond Gender, qui soutient une vingtaine de parents. «Mais souvent, les personnes transgenres plus âgées le savaient depuis leur plus jeune âge. Elles n’en parlaient pas: elles avaient peur de révéler leur identité.

Béatrice Denaes le décrit dans son livre « This Body Wasn’t Mine », publié en novembre. Cette ancienne journaliste de Radio France a été opérée en 2019: sa «deuxième naissance». Elle a vécu soixante ans sous son identité de naissance, Bruno, mais elle savait qu’elle était «née dans le mauvais corps» lorsqu’elle était enfant.

« Dans + Little Girl +, Sasha dit qu’elle veut porter une robe. Je n’ai pas osé l’exprimer. Ce sentiment d’être une fille dans un corps masculin, je l’ai caché. J’ai tout intériorisé », raconte Béatrice Denaes à l’AFP, qui se souvient son « inconfort ».

« Certains disent que c’est une mode, une mode ou une maladie. Ce n’est pas le cas. Tout le travail qui a été fait il y a des décennies sur l’homosexualité, il faut le faire sur la trans-identité », plaide Béatrice Denaes.

Il n’y a pas de données sur le nombre de trans en France. Mais les cabinets de consultation spécialisés sont toujours pleins.

– La page d’Elliot –

«Nous avons constaté une augmentation significative du nombre de consultations + trans + pour enfants et adolescents depuis l’ouverture des consultations dédiées aux mineurs en France en 2013», a déclaré à l’AFP la pédopsychiatre Anne Bargiacchi, qui a suivi Sasha et Marion. Hôpital Robert-Debré à Paris.

« Cela peut indiquer une augmentation du nombre d’enfants et d’adolescents dans la situation de Sasha (…) ou plus vraisemblablement une meilleure identification par les jeunes et leurs familles des réseaux d’assistance dédiés », précise le médecin.

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« Cela peut aussi signifier que pour les jeunes qui ont vécu un malaise » sans étiquette « , les ressources que l’on trouve dans les médias et sur Internet, sur le caractère éphémère, les aident à mettre des mots dans ce qu’ils sont – ajoute Anne Bargiacchi.

Pour le sociologue Arnaud Alessandrin, qui s’occupe de la trans-identité depuis 2014, «le poids du tabou est réduit».

Les personnes transgenres sont plus présentes dans les médias, parfois à travers des célébrités. Début décembre, la star canadienne «Juno», anciennement connue sous le nom d’Ellen Page, a annoncé son nom maintenant Elliot Page.

«Les parents d’aujourd’hui sont mieux à même de répondre aux demandes de l’enfant, mais il ne faut pas ignorer le nombre de familles qui abusent encore des mineurs trans», prévient-il.

Il a été contacté depuis septembre par 47 écoles avec des questions sur les étudiants trans. Ce chiffre augmente chaque année, mais reste «marginal», souligne-t-il. «L’éducation nationale est souvent pétrifiée face à la jeunesse trans», a déclaré Arnaud Alessandrin.

«+ Comment mon enfant peut-il être respecté à l’école? + Demandez aux parents avant la rentrée scolaire», explique Clémence Zamora-Cruz. Il existe un risque important d’échec scolaire. « Nous sensibilisons les écoles à la lutte contre le harcèlement. Nous leur rappelons la loi contre la transphobie ».

En septembre, l’école de Lilie a accepté de l’appeler par son nouveau nom. Après avoir combattu, Sasha a également été acceptée en tant que fille.

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