Revue «Petite Solange»: le divorce sans surprise est difficile pour les adolescents

La réalisatrice française Axelle Ropert fait une transition imprudente d’une comédie fougueuse (« Miss et les docteurs », « La pomme de mes yeux ») à une fausse artificialité naïve avec « Petite Solange », un drame de divorce ennuyeux vu à travers les yeux d’un adolescent. Bien que clairement conçu comme un retour rafraîchissant et centré sur la femme à un style de cinéma qui s’est affaibli dans les années 1970 (Ropert cite l’inspiration de François Truffaut et Luigi Comencini), les résultats semblent tout simplement déplacés, étrangement innocents et maladroitement interprétés. La faute en incombe à la fois au concept et au scénario, ce qui rend peu probable que « Solange » apparaisse sur de nombreux écrans en dehors des territoires francophones.

Les signes avant-coureurs sont évidents dès le départ lorsque l’inévitable musique pâteuse de Benjamin Esdraffo accompagne l’action trop rapidement. Les mélodies font partie intégrante de la conception entière du film, des images pâles filtrées aux tenues influencées par les années 70 – c’est vraiment une casserole cuite au four que papa sert pour le dîner, et que diable se passe-t-il avec le chiffon de cheveux du professeur de sciences? Tous ces retours en arrière vous font vous demander si l’anomalie provient des téléphones portables et autres conforts ou de l’utilisation de mots démodés depuis longtemps abandonnés du vocabulaire de la plupart des gens.

Solange Maserati (Jade Springer), 13 ans, est une étudiante « moyenne » qui vit avec ses parents et son frère aîné Romain (Grégoire Montana) à Nantes. Papa Antoine (Philippe Katerine, qui ressemble plus à David Crosby que jamais) la décrit comme « joyeuse et bruyante », bien qu’aucun de ses traits ne soit particulièrement visible, surtout ce dernier. Elle dirige un magasin de musique tandis que maman Aurélia (Léa Drucker) est une actrice avec la compagnie de théâtre locale, jouant dans des choses comme « La bonne femme de Setzuan » de Bertolt Brecht. La tension, cependant, est dans l’air, pas tellement vue directement mais entrevu, reflétant agréablement la façon dont les enfants remarquent les désaccords qui les rendent craintifs mais curieux de regarder avec hésitation depuis des espaces cachés.

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La désintégration de la famille suit le schéma habituel : Antoine et Aurélia cessent de partager le même lit, et alors qu’il retrouve son assistante Gina (Chloé Astor), Aurélia se désagrège toute seule. Romain, étant le fils aîné, est plus conscient que Solange de ce qui se passe, alors il choisit de sauter à Madrid, laissant sa sœur sans soutien. Sans que personne n’enquête sur ses sentiments, la pauvre Solange enferme tout à l’intérieur jusqu’à ce qu’elle se mette à pleurer en récitant un poème de Paul Verlaine en classe. Même alors, malgré l’inquiétude de son professeur, l’implication personnelle de ses parents les rend aveugles à l’angoisse de leur fille.

La compréhension de Ropert de la façon dont les enfants regardent furtivement les adultes autour d’eux, absorbant les frictions, est bien observée et meilleure dans ce film par ailleurs fade qui rejette de manière perverse tout lambeau de naturalisme pour une naïveté obsolète et bidon. Les performances sont également sans air, et par conséquent, il n’y a pas d’investissement émotionnel dans une famille dont les relations sont si maladroites. Young Springer est le seul acteur qui affiche quelque chose comme du charisme, mais malgré ses dons authentiques, ce n’est pas un rôle pour montrer ce qu’il peut faire.

Une affiche du film de 1966 de Comencini « Misunderstood » (« Misunderstood »), vue brièvement, déclare les affinités du réalisateur, et bien qu’il s’agisse d’un bon film pour s’en inspirer, son style reste une grande partie de l’époque ; Les tentatives d’imitation de Ropert non seulement échouent, mais elles semblent ridicules. A quoi bon questionner le public dans quelle décennie il s’inscrit, sinon pour souligner l’idée peu originale que les enfants souffrent lorsque leurs parents se séparent ? Les zooms subtils et la palette globale douce de Sébastien Buchmann contribuent de manière significative à ce sentiment de fac-similé vide, beaucoup accompagné d’une musique envahissante.

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