ENTREVUE // Numérique poursuit son inventaire du marché de la voiture électrique en France. Les constructeurs ont le mot. Après Tesla, PSA, Renault et Hyundai, c’est à Dacia de partager sa vision avec nous et de détailler sa stratégie.
Si Renault et Nissan étaient au début de leur conversion à l’électrique, Dacia, l’autre marque de l’Alliance, tardait à venir. Et pour cause, le modèle bon marché de la frange bas prix du groupe repose sur le principe de la réutilisation des composants anciens, largement amortis sur de très longues séries par d’autres marques. Dacia a également été présenté en octobre 2020 son premier modèle 100% électrique, la Primavera qui utilise les éléments de Kwid, mais pour le marché européen. Denis Le Vot, directeur régional des ventes et du marketing du groupe Renault, a été mandaté par le nouveau directeur général Luca de Meo pour reprendre la marque roumaine, qui devient plus autonome. Pour Numérique, revient – avec de nombreux éléments de langage et des objections d’irrecevabilité – à la stratégie de Dacia dans l’électrique.
Denis Le Vot: La recette de Dacia repose sur trois éléments. Tout d’abord, le de la conception au coût. C’était le premier pilier de Dacia pendant 15 ans. C’est le bon contenu avec une ingénierie dédiée: nous chercherons des éléments dans le groupe, des solutions techniques testées et amorties. Le deuxième point est de pouvoir avoir une bonne exécution dans le coût. Et le troisième est basé sur la logique de distribution, beaucoup Vente au détail et frugal. Nous recherchons le bon prix. Désormais, Dacia doit s’électrifier, mais pas à grande vitesse. Nous sommes sur le point d’apporter sur le marché des solutions éprouvées qui ont été amorties au sein du groupe.
Le Spring reprend une plate-forme de l’Alliance (Renault-Nissan-Mitsubishi, ndlr), la CMF-A, déjà utilisée depuis quelques temps avec Kwid en Inde et au Brésil, et dont l’usine est située dans ce dernier pays. . La Spring est une voiture construite et conçue pour l’Europe, en particulier dans les zones multimédia et piétonne. Nous avons fait le de la conception au coût avec Kwid et nous sommes confiants de pouvoir redéfinir l’essentiel: une vraie voiture qui répond aux attentes du marché.
Nous avons une bonne compréhension des attentes des clients. Nous avons 30 000 personnes qui vendent des voitures électriques dans notre réseau. 82% des voitures du segment A sont utilisées pour faire du shopping et aller au travail, soit en moyenne 31 km par jour. Nous visons 7% du marché européen et pour lequel 82% des voitures ne parcourent pas plus de 31 km par jour. Spring offre une autonomie WLTP de 225 km et en utilisation urbaine de 295 km. Nous avons donc traversé la semaine d’utilisation pour la plupart des gens. Et la Primavera est une vraie voiture, une vraie 4 places avec un coffre de 300 litres, direction assistée électrique, climatisation, tableau de bord numérique, écran multimédia 7 pouces … Caractéristiques voulait.
Ce sera le moins cher du marché. Rendez-vous en mars pour le prix.
Je ne ferai aucun commentaire. Nous voulons vendre la voiture électrique à des prix abordables. Il faut savoir que la batterie est la première chauffeur prix d’une voiture électrique.
Aujourd’hui, si l’on regarde le succès des voitures, Clio et Captur fonctionnent très bien pour Renault. Et Sandero et Sandero Stepway de Dacia viennent très bien après. La promesse n’est pas la même, les clients ne sont pas les mêmes. Il en est de même pour l’électrique. Nous ne proposons pas le même équipement, les mêmes finitions. Il en va de même pour Twingo EV. Il dispose d’une batterie de 60 kW, soit le double de celle du Spring. Et il offre toute la panoplie de la citadine urbaine et moderne. Le Spring s’adresse à une clientèle différente.
Au-delà des données détaillées, que nous ne pouvons pas communiquer, nos ambitions sont fortes pour Dacia Spring. Pour Dacia, il s’agit de sa troisième révolution, qui vise à démocratiser largement la voiture électrique. Le fait que la Dacia Spring soit à la fois une voiture électrique et la voiture la moins chère du marché devrait nous aider beaucoup, sachant qu’elle arrive au bon moment pour la marque avec, devant, une clientèle prête à prendre le virage électrique.
On ne peut que demander que les efforts se poursuivent en France. Le pays doit avoir des terminaux. Nous vendrons 100 000 ZOE en France. Nous avons atteint une étape importante. Nous atteignons une population croissante. Je suis assez confiant sur le marché. Les prochaines réunions ont lieu dans 5 ou 10 ans.
Nous y travaillons, mais je ne ferai aucun commentaire.
Nous le lançons avec Zity en premier partage de voiture et avec les centres Leclerc. La voiture est à la disposition de tous partage de voiture qui le veut. L’idée est de mettre la voiture entre autant de mains que possible. Ensuite, nous mettrons en ordre la voiture de M. Everybody en mars.
Pour les volumes, je ne vous le dis pas.
Je ne commenterai pas ce que font les concurrents. Notre voiture est basée sur l’Alliance et le savoir-faire français, même si la plateforme a été lancée en Inde. C’est un produit mondial, mais contrôlé par l’Alliance.
Pour le moment, nous nous concentrons sur la Primavera, la vraie logique de de la conception au coût. Peu à peu, Dacia ravira.
Nous sommes loin du ressort rechargeable. Renault met sur le marché de nouvelles technologies, la célèbre techno E-Tech. L’électrification se produira dans les années à venir.
Le GPL représente 25 à 50% des commandes de Dacia. Avec une efficacité d’environ 10 g. C’est notre arme numéro un. Il faut donc jouer sur le poids. Nous avons des machines légères. Enfin, il y a les autres briques technologiques. Nous avons revu l’aérodynamisme de nos modèles. Le reste suivra.
Les nouvelles réglementations et l’accélération de leur développement s’imposent à tous les producteurs, quels qu’ils soient. Face à ces mutations du secteur automobile, Dacia peut compter sur trois atouts: son expérience unique dans la conception, la production et la commercialisation de véhicules accessibles, son savoir-faire en de la conception au coût précédemment évoqué, son appartenance au groupe Renault et plus généralement à l’Alliance, qui lui permet de bénéficier de technologies communes et éprouvées, ainsi que des coûts réduits grâce à des économies d’échelle. Le lancement du tout nouveau Sandero et l’utilisation de la puissante plateforme CMFB le prouvent. Ces trois atouts sont essentiels pour faire face aux évolutions et garder le cap: face à la forte hausse du coût des véhicules dans l’industrie automobile, Dacia vise une progression bien moindre que la concurrence.
La vision de Luca de Meo est en effet celle de marques fortes au sein du groupe Renault. Ce sera le cas avec Dacia. Et bientôt vous pourrez découvrir toutes les ambitions que nous avons pour la marque (Denis Le Vot doit officiellement prendre la direction, ndlr).