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Natixis vendra ses parts dans H2O aux gérants de hedge funds

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Natixis vendra ses parts dans H2O aux gérants de hedge funds
Devant le siège de Natixis à Paris en mars 2019.

Les revers de H2O, société de gestion qui revendique son goût du risque, détenue à 50,01% par Natixis, ont fini par nuire à l’image du groupe bancaire français. Natixis, filiale cotée du groupe mutuel Banque Populaire-Caisse d’Epargne (BPCE), qui regroupe ses activités de marché et notamment la gestion de fortune, a annoncé le 5 novembre 2020 sa volonté de retirer son capital de son fonds de couverture (« Fonds de couverture »). L’affaire est maintenant bien engagée.

« Nous sommes d’accord avec la direction [de H2O] que nous séparerions à l’amiable, en plein accord, la direction qui achète notre participation « , Le directeur général de Natixis Investment Managers, Jean Raby, a déclaré à Bloomberg TV le lundi 4 janvier. Cette opération « Il est soumis à l’approbation du régulateur », a ajouté le chef.

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La direction de la société de gestion, dirigée par le célèbre gérant Bruno Crastes, s’est fait la réputation d’attirer les investisseurs en son seul nom depuis près de dix ans. Le financier a créé H2O à Londres en 2010. Il a ensuite quitté le Crédit Agricole, où il a créé une série de fonds à succès, jusqu’à la crise de 2008. Il s’est appuyé sur Natixis pour lancer sa nouvelle boutique. Pendant des années, H2O continue de fonctionner. Le fonds H2O Multibonds a même enregistré un gain de 485% entre 2012 et 2019, selon les calculs de Cyrille Chartier-Kastler, fondateur de Facts & Figures, cabinet de conseil stratégique spécialisé dans l’assurance.

Premiers chocs en juin 2019

Les premiers tremblements apparaissent en juin 2019, lorsque le Financial Times (FT) dénonce dans un article les liens étroits entre H2O et le fonds de private equity d’un homme d’affaires allemand controversé, Lars Windhorst, qui a été visé par le passé par plusieurs poursuites judiciaires. La boutique de gestion H2O Asset Management a investi massivement dans des obligations émises par plusieurs sociétés dont M. Windhorst est actionnaire.

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Ces actions ne sont pas liquides et ne peuvent donc pas être vendues rapidement, tandis que les fonds de H2O sont censés être «ouverts», afin que les clients puissent récupérer leur argent à tout moment. Un début de panique chez les investisseurs conduit à des retraits massifs, d’environ 8 milliards d’euros, sur un total de 34 milliards impressionnant.

De profondes difficultés ont de nouveau secoué H2O à l’été 2020. En août, la société de gestion a dû suspendre temporairement les demandes de souscription et de rachat d’actions de certains de ses fonds, à la demande de l’Autorité des marchés financiers (AMF). Le gendarme boursier français a émis des doutes sur la valorisation des fonds concernés. Ces troubles ont contribué au départ du patron de Natixis, François Riahi. La banque a alors décidé de se retirer de H2O et n’a eu d’autre choix que de vendre ses actions aux fondateurs du magasin, qui ne gérait qu’environ 20 milliards d’euros fin septembre 2020.

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