Accueil entertainment Rendez-vous avec le cinéma français : L’Innocent, une comédie de casse agile

Rendez-vous avec le cinéma français : L’Innocent, une comédie de casse agile

0
Rendez-vous avec le cinéma français : L’Innocent, une comédie de casse agile

Après Deux amis (2015), Un homme fidèle (2018) e La Croisade (2021), Louis Garrel revient derrière la caméra avec L’innocent (L’innocent), présenté à 75e Festival du film de Cannes. Ce long métrage, que Garrel a dédié à sa mère Azel, a récemment rejoint le 28e édition de Rendez-vous avec le cinéma français a New York.

Garrel partout L’innocent il rappelle à ses spectateurs à quel point le cinéma est l’art de la tromperie, et nous sommes catapultés dans cette filmique trompe-l’oeil-trompe jeesprit dès la toute première scène. Quella che sembra una drammatica confessione si rivela una dimostrazione di recitazione: siamo in prigione e Michel (Roschdy Zem) sta provando un monologo sotto gli occhi di altri detenuti e Sylvie (Anouk Grinberg), ex attrice che lì insegna teatro e subito dopo diventa sua l’épouse.

Le film s’ouvre ensuite sur l’univers d’Abel (Louis Garrel), un océanographe qui explique visiteurs les beautés de l’aquarium de Lyon – avec un accent particulier sur l’espèce d’axolotl – et réagit avec agitation à l’engouement de sa mère pour les prisonniers. Lorsque Sylvie et Michel ouvrent un fleuriste, la méfiance d’Abel envers son beau-père ne cesse de grandir. C’est ainsi qu’il se met à espionner l’ex-détenu impliquant Clémence (Noémie Merlant), une collègue de travail mais surtout une meilleure amie de sa femme, décédée prématurément. Abel découvre que Michel est impliqué dans un vol de caviar iranien, qui va se développer d’une manière étonnamment humoristique, où l’art d’agir sert de révélateur de vrais sentiments.

L’innocent parfaitement en ligne avec le genre du film de braquage – rappelant quelque peu le film de Mario Monicelli de 1958 Bonne affaire sur Madonna Street (L’inconnu habituel) et même le film italien de 1994 Les héros (Le légendaire – Coup d’Etat bossu à Milan), tandis que ses petits voleurs maladroits tentent un méfait et échouent. L’hommage de Garrel au cinéma italien se ressent dans la façon dont il termine le film avec la chanson je les mâles de Gianna Nannini et une image fixe. Cette technique était typique des films réalisés par Massimo Troisi, comme le souligne le documentaire de Mario Martone Massimo Troisi : quelqu’un m’aime là-bas (Quelqu’un là-bas m’aime).

Le trait d’union de tous les films réalisés par Louis Garrel est qu’il incarne un homme sain d’esprit et sérieux qui s’appelle toujours Abel. Même si le contexte, les circonstances et les aventures autour de cet individu changent, il reste l’archétype d’un individu honorable et désorienté, souvent névrosé et mélancolique mais surtout intègre. Abel évoque en quelque sorte l’évolution d’Antoine Doinel d’un film à l’autre, à la différence près que l’acteur Jean-Pierre Léaud ne s’est pas dirigé lui-même mais n’a eu que François Truffaut pour ouvrir la voie à sa performance. Louis Garrel surmonte le défi en étant à la fois le façonneur et le résultat final de ce voyage à travers la construction du personnage. Ce faisant, il s’affranchit du lourd héritage artistique de son père (metteur en scène de la Nouvelle Vague française Philippe Garrel) et de son grand-père (illustre acteur Maurice Garrel), démontrant ainsi son talent.

Aujourd’hui Louis Garrel est l’un des cinéastes français les plus habiles de notre époque, qui connaît les coulisses du cinéma et aime le rendre accessible à tous, sans tomber dans le piège de l’autoréférentialité. A l’inverse, il sait maîtriser les fondus enchaînés, les écrans partagés, les longs plans évocateurs, les gros plans vibrants, les larges plans brumeux dans la nature ou au-dessus des toits remplis de cheminées enfumées, ainsi que les baisers orbitaux. Cette dextérité cinématographique est au service d’une histoire délicieuse et simple, écrite par Louis Garrel lui-même avec l’aide de Tanguy Viel et Naïla Guiguet. Clin d’œil inévitable au cinéma d’art et d’essai, mais Garrel ne se laisse pas enfermer dans les difficultés du genre et exprime sa liberté de création avec des moments drôles et surprenants. L’innocent est sans aucun doute une comédie hilarante, dans laquelle son réalisateur reprend le style du film du chat et de la souris pour se mêler d’esprit à l’existentialisme.

Note finale : B+

Découvrez d’autres articles de Chiara.

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici