L’extrême droite lance des ondes de choc en France après le tournant électoral

Par John Irish

PARIS (Reuters) – L’extrême droite française a remporté un succès historique lors des élections législatives de dimanche, multipliant par près de dix le nombre de ses députés et renforçant la montée du parti du statut marginal à l’opposition dominante.

Depuis qu’elle a pris la tête du parti en 2011, la dirigeante Marine Le Pen a cherché à libérer le Front national – désormais appelé Rassemblement national (RN) – de l’image antisémite qu’il a acquise sous la direction de son père, âgé de près de 40 ans. l’ancien parachutiste Jean-Marie Le Pen.

En obtenant 42% à l’élection présidentielle d’avril, Le Pen avait déjà exploité le désenchantement général envers le président Emmanuel Macron et identifié la colère à travers le pays face à la hausse du coût de la vie et au déclin de nombreuses communautés rurales.

Dimanche, il est allé encore plus loin. Selon les estimations, le parti de Le Pen remportera entre 85 et 90 sièges, de seulement deux en 2012 à huit en 2017, ce qui pourrait en faire le deuxième plus grand parti au parlement. Les principaux sondeurs la semaine dernière n’ont estimé que 25 à 50 sièges.

« Nous avons atteint nos trois objectifs : faire d’Emmanuel Macron un président minoritaire, sans contrôle du pouvoir et poursuivre la recomposition politique indispensable au renouveau démocratique », a déclaré triomphalement Le Pen aux journalistes après avoir été réélu dans le nord de la France et juré être une opposition respectueuse.

« Et de former un groupe d’opposition décisif contre les déconstructeurs d’en haut, les macronistes, et d’en bas, les Nupes », a-t-il ajouté en référence à l’alliance de gauche, qui devrait devenir le plus grand bloc d’opposition au parlement, mais dont le principal parti, La La France Insoumise, gagnera moins de sièges au RN.

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Le résultat de dimanche a tué un soi-disant « front républicain » d’électeurs de toutes sortes qui s’étaient ralliés à un candidat du courant dominant pour entraver la progression de l’extrême droite.

Il a également revendiqué la stratégie de Le Pen de reformuler l’image du parti, refusant même de s’allier à Eric Zemmour, un expert devenu politicien nationaliste, après le vote présidentiel.

Si le parti de Le Pen sera derrière le groupe de gauche en termes de sièges, cela permettra au RN d’avoir beaucoup plus de poids au parlement.

Il pourra, par exemple, présenter des votes de défiance contre le gouvernement, envoyer des projets de loi aux grandes cours constitutionnelles françaises, diriger des commissions parlementaires et disposer de beaucoup plus de temps de parole à l’Assemblée nationale.

« Nous sommes confrontés à un choc démocratique dû à une forte percée du Rassemblement national », a déclaré le ministre des Finances, Bruno Le Maire, à France 2 TV.

(Reportage par John Irish; Montage par Daniel Wallis)

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