Paris
La politicienne centriste Elisabeth Borne a été nommée lundi au poste de Premier ministre français, devenant ainsi la deuxième femme de l’histoire à occuper ce poste.
Mme Borne, ministre du Travail de l’ancien gouvernement du président français Emmanuel Macron, succède à Jean Castex, qui devait démissionner lundi après la réélection de Macron le mois dernier pour un deuxième mandat de cinq ans.
Mme Borne s’est exprimée immédiatement après sa nomination, notant les émotions qu’elle ressentait en étant sélectionnée pour la plus haute fonction qu’une femme ait jamais occupée dans la direction politique française.
« Je voudrais dédier cette nomination à toutes les filles en leur disant ‘Suivez vos rêves !’ Rien ne doit arrêter la lutte pour la place des femmes dans notre société », a-t-elle déclaré.
M. Macron et Mme Borne devraient nommer un nouveau gouvernement français dans les prochains jours.
Le choix de Mme Borne par M. Macron a été critiqué par certains politiciens de gauche et leurs partisans. Le leader d’extrême gauche de Firebrand, Jean-Luc Mélenchon, a déclaré que sa nomination marquait « une nouvelle saison de maltraitance sociale et écologique », arguant sur Twitter que son héritage équivalait à « une réduction de 1 million de dollars des allocations aux chômeurs ».
La première mission de Mme Borne sera de s’assurer que le parti centriste de Macron et ses alliés réussissent aux élections législatives françaises de juin. Le vote à deux tours déterminera quel groupe détient la majorité des sièges à l’Assemblée nationale, qui a le dernier mot sur le Sénat dans le processus législatif français.
Macron a également promis un projet de loi pour faire face à la hausse du coût de la vie en France, où les prix de l’alimentation et de l’énergie augmentent. Il sera préparé par son nouveau gouvernement et devrait être présenté immédiatement après les élections législatives.
Si le parti de Macron obtient la majorité à l’Assemblée, Mme Borne devra alors veiller à ce que soient mises en place les évolutions des retraites promises par le président, notamment le relèvement de l’âge minimum de départ à la retraite de 62 à 65 ans. Les changements proposés ont été critiqués par les travailleurs, les syndicats et les électeurs de gauche.
Macron a également promis que le nouveau Premier ministre serait directement responsable de la « planification verte », cherchant à accélérer la mise en œuvre par la France des politiques liées au climat. M. Macron a promis d’aller « deux fois plus vite » lors de son second mandat pour réduire les émissions de gaz à effet de serre.
Mme Borne a un bilan mitigé qui a suscité des critiques de la gauche du pays. En tant que ministre du Travail depuis 2020, il a mis en place des changements qui ont rendu plus difficile pour les chômeurs l’obtention d’allocations et réduit les mensualités de certains chômeurs.
En 2018, en tant que ministre français des Transports, il a été confronté à une grève majeure de la SNCF contre les projets d’ouverture du réseau ferroviaire à la concurrence et de suppression du droit des employés nouvellement embauchés de conserver leur emploi et leurs avantages à vie. Finalement, elle a réussi à faire passer l’addition.
Pourtant, l’ascension au pouvoir de Mme Borne a été formidable, bien qu’elle n’ait jamais occupé de poste électif. Plus proche de la gauche française traditionnelle au début de sa carrière, il a notamment travaillé comme directeur de cabinet de la ministre de l’Ecologie de l’époque Ségolène Royal, sous le président socialiste français François Hollande.
Elle devient PDG en 2015 de la RATP, entreprise publique de transport, qui exploite le métro parisien.
Elle a rejoint le parti centriste de Macron en 2017. Elle a été ministre des Transports puis ministre de la Transition écologique dans le premier gouvernement Macron.
Mme Borne est la deuxième femme à occuper le poste de Premier ministre dans le pays après Edith Cresson, qui a servi en 1991 et 1992 sous le président socialiste François Mitterrand. Mme Cresson, dans un contexte de hausse des prix et de chômage élevé, est devenue très impopulaire et est restée en poste moins d’un an.
Lundi, M. Castex s’est rendu à l’Elysée pour présenter formellement sa démission, que M. Macron a acceptée. Dans un tweet, Macron a remercié Castex et son équipe, affirmant qu’il « a agi avec passion et dévouement pour servir la France ».
M. Castex a succédé à Edouard Philippe en juillet 2020 lors de la pandémie de COVID-19. Il a tenté de soutenir les entreprises et de relancer l’économie française suite aux dégâts causés par le virus et aux blocages pandémiques qui ont suivi.
En France, il est courant que les présidents aient plus d’un Premier ministre au cours de leur mandat.
Cette histoire a été rapportée par l’Associated Press.