Au 1er janvier 2022, deux nouveaux régimes fiscaux favorables aux expatriés sont entrés en vigueur, le régime fiscal spécial des contribuables entrants (ÉTROIT) et le régime fiscal spécial pour les chercheurs entrants (MÉLANGER).
Ensemble, ils remplacent l’ancien statut fiscal des cadres étrangers, qui reste en place pendant encore 2 ans grâce à une législation transitoire.
1 POUR QUI ?
Le STRIT s’applique à la fois aux employés et aux cadres (bedrijfsleider (néerlandais) ou dirigeant d’entreprise (français)), tandis que le STRIT ne s’applique qu’aux employés.
Pour les deux régimes, les parties intéressées doivent :
- être embauché directement à l’étranger ou être détaché au sein d’un groupe multinational ; Et
- vivaient à au moins 150 km de la frontière belge et n’étaient pas soumis à l’impôt sur le revenu belge (en tant que résident ou non-résident) pendant les 5 ans (60 mois) avant le début de l’emploi en Belgique.
Par ailleurs, pour la STRIT, l’intéressé doit percevoir un salaire annuel brut d’au moins 75 000 euros (brut de cotisations sociales). Cette somme:
- il comprend les congés, les primes de fin d’année, les rémunérations variables et les avantages de toute nature ;
- exclut les indemnités de licenciement, les revenus de remplacement, divers avantages exonérés (comme les chèques-repas et les éco-chèques), les coûts liés à l’emploi en Belgique (qui sont à la charge de l’employeur) et les coûts spécifiques à l’employeur
Pour le STRIR, ce seuil salarial ne s’applique pas, mais une condition supplémentaire est que le salarié soit effectivement qualifié en tant que chercheur. Pour cela, le salarié doit être titulaire d’un master ou d’un doctorat scientifique spécifique ou justifier d’au moins 10 ans d’expérience professionnelle pertinente. Le chercheur doit également consacrer au moins 80 % de son temps de travail à des activités de recherche.
Contrairement à l’ancien régime, les Belges ont également droit au STRIT et au STRIR.
2 AVANTAGES
Les avantages du STRIT et du STRIR reposent entièrement sur le concept de coût spécifique à l’employeur.
S’ils sont prévus contractuellement, les nouveaux régimes prévoient le versement, en plus du salaire, d’une indemnité forfaitaire en tant que charge spécifique à l’employeur pour les charges récurrentes liées au travail en Belgique. L’indemnité peut s’élever au maximum à 30 % du salaire annuel brut total, avec un maximum de 90 000 euros. Aucune pièce justificative supplémentaire n’est requise.
Des exemples sont les surcoûts liés au logement et au coût de la vie en Belgique par rapport au pays d’origine, les frais de déplacement privé vers le pays d’origine, …
Les employeurs peuvent également facturer trois types de dépenses supplémentaires en tant que coûts spécifiques à l’employeur, sans limitation et à condition que les pièces justificatives soient disponibles :
- les frais occasionnés par le déménagement en Belgique ;
- les dépenses liées à l’ameublement de la maison en Belgique (encourues dans les 6 premiers mois de l’arrivée) ;
- frais de scolarité en Belgique pour les enfants.
Contrairement à l’ancien régime, le maintien du statut de non-résident (et l’exclusion associée des voyages à l’étranger) n’est pas garanti dans les nouveaux régimes. Les expatriés seront désormais souvent considérés comme des résidents belges, devront déclarer leurs revenus mondiaux en Belgique et tomberont sous le coup des conventions de double imposition.
3 DURÉE
Le STRIT ou le STRIR peuvent être attribués pour une durée maximale de 5 ans, mais peuvent être prolongés pour une période de 3 ans.
4 FORMALITÉS
Le STRIT ou le STRIR doit être demandé par l’employeur dans les 3 mois suivant le début de la relation de travail. La demande doit être accompagnée d’une attestation dans laquelle l’employé ou le gestionnaire déclare être d’accord avec la demande.
L’administration dispose d’un délai de 3 mois pour statuer sur la demande.
Au plus tard le 31 janvier de chaque année civile, l’employeur doit fournir à l’administration fiscale une liste nominative des salariés et dirigeants ayant bénéficié du STRIT ou du STRIR.
Les bénéficiaires du nouveau statut qui continuent à se qualifier en tant que non-résidents doivent présenter annuellement à l’administration fiscale belge une attestation confirmant que l’expatrié est soumis à l’impôt sur le revenu dans cet État.
5 ENTRÉE EN VIGUEUR ET RÉGIME TRANSITOIRE PRÉVU
Le STRIT et le STRIR sont entrés en vigueur le 1er janvier 2022.
Les expatriés qui relèvent de l’ancien régime peuvent rester dans cet ancien régime pendant encore 2 ans. Ils peuvent également choisir de passer au nouveau régime, (a) à condition qu’ils en fassent la demande avant le 31 juillet 2022, (b) démontrent qu’ils remplissent les nouvelles conditions, et (c) n’ont pas déjà été soumis à l’ancien régime pour 5 années.
Si la demande est acceptée, leur période sous l’ancien régime sera comptée dans les 5 (ou en cas de renouvellement 8) ans avec les nouveaux régimes.
6 CONCLUSION ET A FAIRE
A partir du 1er janvier 2022, les salariés et managers qui n’ont pas encore bénéficié de l’ancien système ne pourront utiliser que STRIT ou STRIR.
Les salariés et managers qui retombent déjà dans l’ancien système peuvent choisir : soit de passer au nouveau système (pour les 5 ou 8 ans restants, si les conditions sont réunies), soit de rester dans l’ancien système pendant encore 2 ans.
A noter que sous STRIT ou STRIR, il existe un risque que le salarié ou le dirigeant concerné soit qualifié de résident national et imposé sur ses revenus mondiaux, ce qui n’est pas possible sous l’ancien système.