Stations de ski: pourquoi le gouvernement s’oppose à leur ouverture

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Face à la situation sanitaire, le gouvernement a laissé entendre que les stations de ski françaises n’ouvriraient pas les remontées mécaniques pour les vacances de Noël. Mais pourquoi l’exécutif est-il si inquiet? Mise à jour sur des sujets avancés.

Emmanuel Macron l’avait annoncé en son discours télévisé du mardi 24 novembre : en France, les remontées mécaniques des stations de ski seront fermées pour les fêtes de fin d’année. Mardi 1er décembre, le chef de l’Etat a annoncé « des mesures restrictives et dissuasives » pour inciter les Français à ne pas se rendre dans les stations de ski situées à l’étranger. Ainsi, des contrôles aux frontières et un isolement de sept jours seront mis en œuvre il doit être respecté pour les Français partis à l’étranger. Mais pourquoi le gouvernement s’inquiète-t-il autant du ski français?

Risque de mélange de populations

Surtout, le gouvernement craint un mélange de populations, notamment étrangères, dans les gares. « Il ne serait pas prudent d’autoriser la collecte de flux de population importants », a expliqué Jean Castex la semaine dernière. «Notre bilan aujourd’hui est que la réouverture de stations de ski avec risque de vacances, de personnes se retrouvant dans des appartements ou des chalets, nous met à un risque sanitaire important», a expliqué le ministre de l’Economie Bruno Le Maire. France Inter Mercredi 25 novembre.

Pour rappel, début février dernier, la station des Contamines-Montjoie en Haute-Savoie a enregistré l’un des premiers clusters de l’épidémie de Covid-19. Un Britannique, de retour de Singapour, a infecté douze personnes dans un chalet de cette station de sports d’hiver.

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La station d’Ischgl, en Autriche, présentée comme «l’Ibiza des Alpes», est également devenue en mars dernier l’une des principales sources de contamination en Europe à l’origine de la propagation du virus. Des milliers de touristes allemands, norvégiens et islandais auraient été infectés dans les bars et restaurants de la station de ski.

L’OMS appelle à la gestion des risques liés au ski

Lundi 30 novembre, l’OMS a appelé chaque pays à examiner les risques de transmission du Covid-19 entourant la pratique du ski. « Il doit vraiment s’agir d’une approche de gestion des risques », a déclaré le directeur des urgences sanitaires de l’OMS, Michael Ryan, lors d’une conférence de presse. « Le risque dans ce domaine n’est pas nécessairement le ski lui-même. Beaucoup de gens ne seront pas infectés en skiant sur les pistes », a-t-il ajouté.

Interrogé à ce sujet par un journaliste, il a expliqué que «les vrais problèmes se poseront dans les aéroports, dans les bus qui emmènent les gens vers les stations de ski, dans les remontées mécaniques et dans les lieux de rencontre des skieurs (…) Sans oublier l’après -ski que beaucoup de gens semblent apprécier « .

Des hôpitaux déjà sous pression

La fermeture des stations de ski pendant les vacances est également motivée par le risque de surpeuplement des hôpitaux avec des blessés. Jean Castex a en effet évoqué «des activités pouvant nécessiter nos services hospitaliers», déjà débordés par Covid-19.

Dans son dernier point épidémiologique le 26 novembre, l’ARS Auvergne-Rhône-Alpes indique que les Alpes, relativement épargnées par la première vague de Covid-19, sont aujourd’hui parmi les régions les plus touchées. La Haute-Savoie ressemble à ceci le 28 novembre l’un des taux d’incidence les plus élevés (226,82 / 100 000 habitants) et positivité (20,06%) de la France métropolitaine. Les transferts de patients sont réguliers pour préserver les lits en USI. La Savoie a également été fortement touchée, avec un taux d’incidence de 179,86 / 100 000 habitants, devant les Hautes-Alpes (150,96) et l’Isère (167,43).

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Dans les Pyrénées, la situation est moins tendue. Dans les Pyrénées-Orientales, le taux d’incidence était de 34,66 / 100 000 habitants au 28 novembre, tandis que celui de l’Aude était de 45,88. Les autres départements des Pyrénées dépassent tous le seuil d’alerte des 50/100 000 habitants: 57,8 en Haute-Garonne, 59,71 en Ariège et surtout 167,1 dans les Hautes-Pyrénées et 124,7 dans les Pyrénées-Atlantique.

« C’est un malentendu total, nous sommes les sacrifices de l’histoire »

Selon Anne Marty, directrice générale adjointe d’Altiservice et vice-présidente des domaines skiables en France, les raisons avancées par le gouvernement pour fermer les stations ne tiennent pas la route. «L’argument de la pression hospitalière, notamment sur les hôpitaux de Savoie et de Haute-Savoie, qui ne pourraient pas absorber les accidents de ski, ne tient pas du tout», dit-il.

« En fait, la pression hospitalière diminue chaque jour. De plus, il existe un très grand nombre de cliniques privées qui pourraient absorber totalement les accidents de ski. Enfin, le nombre d’accidents qui se retrouvent en USI est minime. » 95% des accidents de ski se retrouvent chez le médecin de la station ou en radiologie ».

Concernant le brassage des populations, «les bars et restaurants ferment, les clients étrangers ne viendront pas», assure tout d’abord Anne Marty. «La peur du syndrome d’Ischgl aujourd’hui ne tient pas la route: les bars et restaurants sont fermés, les rassemblements ne sont pas possibles et Macron veut imposer un couvre-feu à partir du 15 décembre. Les familles skieront pendant la journée et se retrouveront le soir », explique le vice-président des Domaines skiables de France.

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« Il n’y a plus de possibilité de prendre Covid dans les bus qui vous emmènent aux gares que dans le métro parisien pour visiter la Tour Eiffel. Les gares sont à l’extérieur et le masque est obligatoire. Le protocole que » Nous avons maintenant fait 60 pages et vous permet d’opérer en toute sécurité. Nous offrions juste à nos clients la possibilité de pratiquer des sports de plein air, mais cela s’est arrêté là, étant donné le contexte actuel. « 

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