Le nouveau Premier ministre libanais tente de former le gouvernement tant attendu

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Beyrouth (AFP)

Le nouveau Premier ministre libanais désigné, Najib Mikati, devait entamer mardi des consultations avec les principaux partis politiques afin de former un gouvernement tant attendu.

L’homme politique milliardaire, déjà deux fois Premier ministre, a été nommé lundi, quelques jours après que Saad Hariri a jeté l’éponge.

Le gouvernement d’Hassan Diab a démissionné à la suite d’une explosion meurtrière dans un port de Beyrouth en août dernier et les efforts pour se mettre d’accord sur une nouvelle formation se sont avérés infructueux.

Le vide institutionnel entrave un éventuel renflouement financier du Liban, qui a fait défaut sur sa dette l’an dernier et s’est depuis plongé dans ce que la Banque mondiale a décrit comme l’une des pires crises au monde depuis le milieu du XIXe siècle.

La désignation de Mikati, 65 ans, l’homme le plus riche du Liban et pour beaucoup un symbole de son oligarchie corrompue, a suscité le scepticisme général.

Originaire de Tripoli, la deuxième ville du Liban et l’une des plus pauvres, il a été accusé par un procureur en 2019 d’enrichissement illicite, accusation qu’il nie.

– Scepticisme –

« Comment puis-je faire confiance à un voleur qui m’a volé, mes enfants et leur avenir ? » a demandé Mohammed Deeb, 57 ans, habitant de Beyrouth, après la désignation de Mikati.

« Tant que cette classe (politique) sera encore au pouvoir, rien ne changera ».

Lundi soir, des dizaines de manifestants se sont rassemblés devant le domicile de Mikati à Beyrouth, l’accusant de corruption et de favoritisme.

L’ancien gouverneur colonial du Liban, de la France et d’autres gouvernements occidentaux s’est abstenu d’accueillir la désignation de Mikati et l’a simplement exhorté à fournir rapidement une formation compétente.

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Mais les politiciens libanais querelleurs voient Mikati comme un candidat de consensus, qui pourrait être en mesure de dénouer une impasse politique qui a entravé les efforts pour former un gouvernement.

Mikati, le troisième homme politique en un an à tenter le travail, a promis que son gouvernement travaillerait à la mise en œuvre d’une feuille de route française qui conditionnerait un énorme programme d’aide à la réforme et à la transparence.

Les réunions de mardi avec les blocs parlementaires sont l’étape officielle habituelle après la nomination d’un nouveau Premier ministre, mais le commerce des chevaux à haut risque n’a pas encore commencé.

S’il réussit là où Hariri a échoué pendant 10 mois et forme un gouvernement, Mikati devrait diriger le pays lors des élections législatives de l’année prochaine.

Dans une interview au journal An-Nahar, Mikati a promis que sa formation serait « purement technique » et aurait pour mission de combler l’écart par rapport aux élections.

– Crise électrique –

Dans certains de ses premiers commentaires après sa nomination, Mikati a abordé les lacunes qui ont plongé le pays dans l’obscurité et paralysé davantage son économie en ruine.

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Le Liban ne peut plus fournir l’électricité du réseau à ses citoyens plus d’une poignée d’heures par jour, ni se permettre d’acheter le carburant nécessaire pour alimenter les générateurs.

Presque aucune des demandes de la communauté internationale pour un programme de réforme global n’a été satisfaite jusqu’à présent.

L’incapacité du gouvernement à impliquer le Fonds monétaire international et à discuter d’un plan de sauvetage global a encore freiné la recapitalisation de l’État en faillite.

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D’ici là, l’institution monétaire devrait envoyer environ 900 millions de dollars dans le cadre de son programme de financement d’aide aux droits de tirage spéciaux (DTS) pour aider le Liban à se relever.

Cependant, les experts ont averti que le chiffre ne serait pas suffisant et risquait d’être détourné par une classe dirigeante qui n’offre plus de garanties de transparence qu’auparavant.

Selon le quotidien Al-Akhbar, Mikati souhaite utiliser l’argent du FMI pour construire de nouvelles centrales visant à stabiliser l’approvisionnement énergétique du Liban.

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