Le président français Emmanuel Macron assiste à une conférence de presse avec le président béninois Patrice Talon à la suite de la signature d’un accord sur la restitution des objets culturels pillés au pays africain, à l’Elysée à Paris, France, le 9 novembre 2021. REUTERS/Sarah Meyssonnier
PARIS, 9 novembre (Reuters) – La France construira de nouveaux réacteurs nucléaires pour aider le pays à réduire sa dépendance vis-à-vis de l’étranger pour son approvisionnement énergétique, à atteindre les objectifs de réchauffement climatique et à maîtriser les prix, a annoncé mardi le président Emmanuel Macron.
Alors que les inquiétudes sur le pouvoir d’achat dépassent les sondages d’opinion à cinq mois de l’élection présidentielle, à une époque de flambée des prix de l’énergie, Macron a déclaré que la décision d’acheter de nouveaux réacteurs est essentielle pour maintenir des prix « raisonnables ».
« Nous allons, pour la première fois depuis des décennies, relancer la construction de réacteurs nucléaires dans notre pays et continuer à développer les énergies renouvelables », a déclaré Macron dans un discours télévisé à la nation.
L’objectif était de « garantir l’indépendance énergétique de la France, garantir l’approvisionnement électrique de notre pays et atteindre nos objectifs, notamment la neutralité carbone en 2050 », a-t-il déclaré.
Alors que l’Europe est aux prises avec de fortes hausses des prix de l’énergie, la France prend un chemin différent des pays voisins comme l’Allemagne.
L’Allemagne a réagi à la catastrophe nucléaire de Fukushima au Japon en 2011 en accélérant son programme national de sortie des réacteurs.
Macron n’a pas donné de détails, mais son gouvernement devrait annoncer la construction de jusqu’à six nouveaux réacteurs à eau sous pression dans les semaines à venir.
Auparavant, le gouvernement avait déclaré qu’il ne lancerait aucun nouveau projet de réacteur EPR de troisième génération tant que l’entreprise publique EDF (EDF.PA) la centrale nucléaire EPR de Flamanville, dans le nord-ouest de la France, a été achevée tardivement.
Mais les médias français ont rapporté en octobre que l’impact de la crise du gaz en Europe sur les prix de l’énergie et l’effet d’entraînement sur le pouvoir d’achat des ménages avaient accéléré la décision de Paris de s’engager dans la technologie EPR.
Greenpeace a critiqué l’annonce de mardi, affirmant que le plan de construction de nouveaux réacteurs était « déconnecté de la réalité », soulignant des problèmes avec le projet de Flamanville, qui a subi une décennie de retards et d’énormes dépassements de coûts.
Au début de son mandat, Macron s’est engagé à réduire la contribution de l’énergie nucléaire au mix énergétique français à 50 % contre 75 % d’ici 2035.
Reportage de Sudip Kar-Gupta; écrit par Ingrid Melander; Montage par Richard Lough
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